Unity Dow, Botswanaise née en 1959, est une femme avec plusieurs casquettes. En 1998, elle devient la première femme juge à la Cour Suprême de son pays. Née dans un milieu rural au Botswana, elle a étudié le droit dans son pays ainsi qu’au Swaziland, avant de poursuivre ses études à l’Université d’Edimbourg, en Écosse où elle était l’une des rares femmes.
De retour au Botswana, elle rejoint l’équipe d’une ONG de son village où elle a travaillé sur la thématique des droits de l’enfant et des droits de propriété des femmes. C’est à cette période qu’elle s’engagea dans la défense des droits de la femme quand elle se rendit compte que dans les lois, il y avait une grande différence de droits entre les femmes et les hommes. « Le langage juridique est très masculin, ainsi que la culture du droit” affirme-t-elle.
Cette magistrate émérite, est aussi une romancière talentueuse. A ce jour, elle a publié cinq romans dont la thématique, tourne essentiellement autour de la condition féminine, le sida, la pauvreté et le droit des enfants.
Son premier roman, Far and Beyon’ publié en 2000, décrit une famille dans un village rural du Botswana, qui a du mal à trouver l’équilibre entre traditions africaines et valeurs occidentales. Elle y parle aussi des conflits entre les sexes, de la pauvreté et du sida. Ce récit s’inspire beaucoup de sa propre expérience. Son second ouvrage, The Scream of the Innocent, publié en 2001, a été traduit en français en 2006 sous le titre de Les Cris de l’innocente et publié chez Actes Sud. Ses autres écrits sont: Juggling truths (2003), The Heavens May Fall (2003) et Saturday is for funerals (2010). Ce dernier raconte les ravages provoqués par le SIDA sur la vie es d’orphelins, les parents, les veuves et les veufs ainsi que le quotidien de familles qui passent la plupart de leurs samedis à enterrer leurs parents et amis. Elle y décrit les actions mises en œuvre au Botswana par la société civile, les médecins, les chercheurs et les éducateurs et toute la communauté ont travaillé ensemble pour enrayer ce fléau.
Etant mariée à un Américain, elle s’est rendue compte que la loi ne lui permettait pas de transmettre sa nationalité botswanaise à ses enfants en cas de mariage mixte. Considérant que cette loi était injuste, elle décida en 1990 d’intenter une action en justice contre la loi botswanaise. Après cinq ans de bataille judiciaire, elle obtint finalement gain de cause avec le changement de la loi sur la nationalité en faveur des femmes ainsi que d’autres loi qui étaient discriminatoires pour les femmes.
En 1998, elle fut nommée juge de la Cour suprême, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste dans son pays. Elle y restera jusqu’en 2009 année au cours de laquelle elle décida ensuite d’entrer dans la politique active. En 2015, elle fut nommée Ministre de l’éducation et du développement des compétences, puis Ministre des Infrastructures et du Logement en 2018. Elle occupa aussi le poste de Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération entre 2019 et 2020.
Unity Dow est membre de l’International Women’s Rights Watch et a aussi publié plusieurs écrits sur les rapports entre la Convention internationale des droits de l’enfant et le statut juridique des enfants au Botswana.
Laisser un commentaire